Comme il faut bien manger et sortir lorsqu’on est jeune, étudiant et qu’on n’a alors pas beaucoup d’expériences, là plupart d’entre nous profitent de nombreux petits jobs. Les activités ne manquent pas ; devenir serveur, donné des cours, faire du ménage, ou bien encore travaillé dans un magasin !
Vous vous souvenez, lorsque vous étiez tout jeune, votre maman ou votre papa vous à peut être dit ces prophétiques paroles : « si tu ne travaille pas bien à l’école tu finiras comme lui/elle, caissier ! ». Et voilà que quinze ans après, vous vous retrouvez effectivement derrière une caisse. En fin de compte, si vous en êtes arrivé à devenir caissier c’est surtout dans le but de pouvoir aller toujours à l’école. Ironique ? Si peu…
Parlons plus en détail de votre nouveau travail. Vous êtes mauvais en math, il vous faut cinq minutes pour faire une bête soustraction de tête, qu’a cela ne tienne, il n’est pas nécessaire de savoir compter pour travailler en caisse ! Lors de votre entretien d’embauche les questions tournent surtout autour de votre numéro de sécu et de vos disponibilités horaires, rassurez-vous, vous voici devenu « Employé de libre service », ça tape quand même plus qu’un vulgaire Caissier.
Comment ça ce passe ? On prend le produit on le passe devant le scanner qui lit le code barre, bip, article suivant, on annonce le prix, on rend la monnaie si nécessaire et on passe à la personne suivante. Effectivement, vous comprenez que les mathématiques n’ont pas grand chose a voir là dedans. En revanche il faudra apprendre à devenir philosophe si l’on ne veut pas finir dingue avant la fin de la journée.
Parlons de ma propre expérience.
Le cadre d’abord ; une gare, ok, on part déjà avec un certain handicap ; les gens qui prennent le train sont toujours stressés.
Ce que nous avons à leur vendre : du tabac, des journaux, des magasines, des saletés à grignoter et encore du tabac.
Voilà maintenant plusieurs mois que je bosse dans ce magasin, aujourd’hui, un simple samedi après midi pluvieux. Les gens se tassent et ronchonnent pour entrer dans le magasin, il faut faire la queue… dire qu’ils ont couru et se sont trempés pour finalement devoir attendre, un comble tout de même ! La file d’attente commence à s’étendre jusqu’aux portes de la gare, il est 16h14, je suis encore là jusqu'à 23h… mon cerveau se met en veille, mesure de survie !
Mes gestes deviennent machinaux, mes paroles deviennent réflexes, mes bras deviennent le prolongement de la caisse, mon corps devient le réceptacle d’un milliers de paroles, de bruits, d’insultes, de remerciements, de plaintes et d’encouragements aussi, dieu merci.
J’enchaîne les clients, je ne vois même plus les gens, leur visage, leur voix tout se noie dans un flou étrange. Je refais dix fois, vingt fois, cent fois la même chose. « Bonjour » « Merci » « Au revoir » , je ne crois pas qu’il existe des mots plus vides de sens que ceux là et pourtant…
Les gens finissent par ne marmonner plus que quelques vagues paroles, parfois je me demande comment j’arrive à les comprendre, à savoir ce qu’ils veulent, c’est sûrement cela qu’on appelle « le métier ».
Bip, un battement de cœur ... bip, deuxième battement de cœur... bip ... encore un.
Cinquante clients sont passés déjà, il est 16h31, je suis encore là jusqu'à 23h, je lève la tête de mon écran, on me sourit, je me force un peu, mais pas trop. Je m’empare des magasines que les clients achètent par kilos, « vous avez une poche ? », autrement dit « met tout cela dans un sac ».
Parfois ils règlent avec leur merveilleuse carte bleue, certains s’imaginent que c’est comme un distributeur, on ne met pas la carte tout dessuite sans savoir ce qu’on va payer m’enfin…
cela donne toujours lieu à d’énervant quiproquos :
- Insérer votre carte s’il vous plait.
- Ah ! Il faut tout faire ici !
Au bout de 2min.
- Vous devez la mettre sur le dessus comme cela, là où s’est écrit « insérer la carte »
- Ah oui ! Dans l’autre magasin c’est en dessous…
- Oui… dans l’autre magasin…
Evidement la carte ne passe pas, dans le meilleur des cas le client aura mit la puce dans le mauvais sens.
- Frottez un peu la puce s’il vous plait, apparemment la carte passe mal.
- Ah bon, tout à l’heure elle à marché ! J’ai de l’argent sur mon compte vous savez !
Pendant ce temps tu appuies le plus vite possible sur les boutons pour réinitialisé le montant sur la machine.
- Oh, vous êtes allé trop vite, je n’ai pas eut le temps de rentrer la somme dans la machine… *un brin excédé* … retirez la carte s’il vous plait.
- Pourtant il y avait écrit « Bienvenue » dessus !
Petite caractéristique de mon lieu de travail, la SNCF installe des tas de distributeurs automatiques pour les billets de trains, mais aucune machine de changement de monnaie…
- Bonjour (parfois ce n’est même pas utile, après tout on est pressé !) Vous avez la monnaie sur 20€ ?
- Heu pardon… 20€ en pièce c’est beaucoup trop, au mieux j’ai le droit d’en faire 5.
- En fait, je dois acheter mon billet de train et la machine ne prend pas les billets…
- Je sais… *profond soupir las*, toute la journée, on vient me demander de la monnaie, on n’est pas la banque on peut pas en faire tout le temps, je suis là jusqu'à 23h, il est 14h30 et je n’ai déjà plus de rouleaux de pièces…
- Mais en fait j’ai juste besoin de 6€ en pièce ! (me dit-il en me tendant le billet de dix, je suis censé garder la monnaie ?).
Ceux qui s’imaginent les plus rusés finissent par acheté un truc à un euros.
- Je ne pourrais quand même pas vous rendre 9€ en pièce de monnaie…
- Ah bon ! Pourquoi je paye alors ! C’est n’importe quoi ! Vous devriez gérer votre caisse !
- C’est ce que je tente de faire… (et d'autres devraient commencé à gérer leur vie et leurs priorités)
Voilà un petit aperçu d’une journée type, toujours convaincu qu’il faut faire de longues études ? :)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire