samedi 28 juillet 2012

La Traversée du Temps

Mokoto est une jeune lycéenne qui vit dans un japon contemporain, elle mène une petite vie tranquille avec sa famille et ses amis. Pourtant, un jour comme les autres, alors qu’elle est sur le point d’avoir un terrible accident de la circulation qui lui coutera la vie, la jeune fille se découvre un pouvoir surprenant, elle peut remonter le temps !

Joli petit film qui aborde de nombreuses thématiques : le voyage dans le temps bien sur, mais aussi le temps des choix et leurs conséquences, la fuite du temps, le temps qui manque et les responsabilités qu’on esquive par paresse, le temps des doutes et de l’échec qu’on appréhende, le temps qu’on reporte sans cesse.

Si son premier voyage dans le temps lui permet de sauver sa peau, la jeune fille apprend petit à petit à utiliser ce mystérieux don et va en profiter pour modifier des aspects de sa vie, rattraper le travail quelle a négligé, devenir une meilleure élève, anticiper les déceptions, arranger ses relations avec les autres, corriger ses décisions.

On se prend immédiatement au jeu et on pense à toutes ces choses qu’on aurait faites différemment, si on avait su.
« Et si j’avais prit cette route au lieu de celle-ci, si j’avais prit mon parapluie, si j’avais persévérer, si j’avais parler à cet inconnu ».

Libérée des entraves de l’échec et de ses conséquences, Mokoto ce permet tout ou presque. Elle façonne et refaçonne l’histoire selon son bon vouloir. Profitant égoïstement des bons moments, revivant un instant de bonheur trois fois de suite. Et si la jeune fille reste relativement raisonnable, on peut se demander qu’elle place il reste à la morale dès lors qu’on n’est plus sous la contrainte de devoir assumer ses actes.

Comme souvent dans ces intrigues temporelles, une notion de destin est fatalement lié à l’histoire. Ainsi en s’évitant des souffrances, elle ne peut empêcher les autres de souffrir à sa place. Qu’apprendrais t-on de la vie à éviter ainsi tout ce qui blesse, ce sont les mauvais souvenirs qui changent aussi des petits moments en trésors de plénitude.

Autre élément mis en avant, le fait de connaitre à l’avance ce qui l’attend lui fait altérer gravement ses relations avec les autres. En préférant fuir les sentiments d’un de ses meilleurs amis elle retourne le plus loin possible pour éviter cette confrontation à nouveau, mais plus rien n’est alors pareil. Pouvons nous réellement changer les choses ? Ou bien est ce juste notre vision et notre manière d’aborder la vie qui évolue. N’avons nous pas tous déjà fait l’autruche, préférant remettre à plus tard une décision douloureuse espérant que les choses iraient d’elles mêmes. Le temps rapproche les gens autant qu’il les éloignes.

Enfin il y a cette prise de conscience : «time waits for no one» l’on peut voir écrit sur le tableau de la salle d’anglais. C’est typique de l’adolescence, Mokoto qui mène une vie heureuse avec ses amis s’imagine que ca vie sera éternellement la même. Dans le film, une de ses camarades lui demande quelle orientation elle a choisit pour l’année à venir, deux voies bien distinctes, deux chemins qui se séparent et qui la sépareront des autres inévitablement. Faire un choix, c’est accepter l’idée que l’on n’aura pas tout, que l’on abandonne certaines choses pour en obtenir d’autres, c’est se faire à l’idée de souffrir à un moment ou un autre. C’est grandir.

Finalement Mokoto comprend que l’on ne vit pas sans regrets, qu’ils nourrissent nos espoirs et forgent nos buts. Alors que pendant tout le film elle fait des va-et-vient dans le temps de manière un peu égoiste elle réserve son dernier voyage pour accomplir le souhait d’un autre. Cet ultime saut temporel, elle ne le destine pas à gommer un élément de son histoire qui lui déplait, elle ne cherche pas a modifier le passé, elle veut transformer le futur.
Et si finalement c’était la réponse qu’on pouvait donner à la question «et vous, que feriez vous si vous pouviez remonter le temps ?»