mardi 26 mai 2009

La fin de la Fin du Monde


La scène finale se déroule devant une fontaine inanimé, un soir de fin de semaine, l'air est chaud et la ville grouille de fêtards. Après l'apocalypse des sentiments, le cœur lui, n'est pas à la fête, je m'apprête à mettre un terme à quelques mois de relations, de sentiments, de bons et de moins bons souvenirs. Je me sent l'assassin et la victime, mais il n'est pas question de jugements pour l'un ou l'autre. On s'échange quelques affaires, objets symboliques qui représentaient le lien ; « je te rend ton cœur » voilà une belle phrase exprimé par un ami et qui résume tout l'enjeu.
Comment justifié que l'on passe d'une brulante passion à l'indifférence la plus quelconque, des dizaines de raisons me passent par la tête mais en même temps aucune d'elle ne semble avoir de valeur. On aime sans raisons, la logique ne fait pas partit des histoires d'amour, alors pourquoi lorsqu'elles se terminent on exige des explications, des démonstrations, des preuves ? C'est sans doutes une sorte d'auto défense, un drôle de mélange entre notre capacité de raisonnement et notre instinct de survie.

Parfois on est tellement persuadé que quelque chose est pour nous, que c'est ce dont on avait toujours rêver, que lorsque les conditions sont à peu près réunis, on s'installe dans une relation, on se crée des repères, cela amène une routine. Les « je t'aime » n'ont plus tout à fait le même sens, la même saveur. C'est notre corps tout entier qui hurle, notre inconscient qui manifeste toute sa détresse, mais l'on ferme les yeux, de peur de voir que le tableau à vraiment commencé à noircir, de peur de devoir reconnaître que l'on s'est trompé, qu'il faudra peut être recommencé, qu'il faudra reprendre à l'autre ce que l'on a donné. Voilà ce que c'est que s'enfermer dans une relation.


J'ai le sentiment d'avoir passé des mois à lutter contre un ennemi invisible et omniprésent, que j'ai tenté d'ignorer, de museler, et enfin d'éradiquer.
J'ai sacrifié, en vain, beaucoup énergie à ce combat intérieur, pas étonnant qu'après il ne me restait plus assez de forces pour affronter l'extérieur. Tout me semblait négatif, insupportable, désespéré.

J'ai néanmoins tiré quelques leçons de cette histoire ;
on ne vit pas d'amour et d'eau fraiche,
les histoires mi-passionnelle mi-fusionnelle m'étouffent et m'essoufflent rapidement, et enfin,
je devrais toujours prendre le temps de m'écoutai.

Les Princes charmant n'existent pas uniquement pour venir à notre rescousse, et l'on ne raconte jamais comment ca se passe une fois qu'ils eurent beaucoup d'enfants...
J'ai l'impression de sortir de mon petit « conte de fée », pas que je sois devenu cynique et blasé de l'amour ; ce genre d'attitude pessimiste ne me correspond pas. Je sent juste que mon regard sur les relations amoureuses, mes attentes, mes aspirations, ont évolué, pour se rapprocher de quelque chose de moins idéaliste, moins adolescent peut être, j'imagine que c'est aussi comme cela qu'on grandit.

Faire une place pour l'autre dans sa vie n'est pas quelque chose d'évident, tout est une question d'équilibre, de rythme, gare aux excès de vitesse ! On s'imagine parfois qu'on peut bruler les étapes, la passion amoureuse nous donne ce sentiment que rien ne peut nous arrêter. On se sent invincible, c'est un sentiment génial et unique qui nous porte, oui je m'y suis laissé prendre, j'aurais pu soulevé des montagnes. Mais lorsque l'on ralentit sa course, on se rend compte que son partenaire est déjà loin devant.

Finalement on est seul, l'unique osmose que l'on connait est celle qui précède notre naissance, après on peut passé sa vie à chercher à revivre quelque chose d'aussi sécurisant et harmonieux c'est un sentiment qu'on ne retrouvera jamais. J'imagine que c'est le fruit de mon éducation, jusqu'à présent j'essayais d'appliqué les termes « faire ca vie avec quelqu'un » au sens propre. Le bonheur ne passe pas par l'autre, c'est cet autre qui en fait partit, avec un tas d'autres choses. C'est une responsabilité bien trop grande que le bonheur de cet « autre ».

On finit par ne plus se battre, ouvrir les yeux, accepter, parce que l'on sait que c'est ce qu'il faut faire.
Et puis vient l'heure de la séparation physique, géographique. Dernière épreuve à franchir, ultime saut vers l'inconnu. C'est un mélange de soulagement, de culpabilité, de doutes et de certitudes.
On s'en va tous les deux dans la même direction, cette fois c'est moi qui suis devant et je ne suit pas, j'avance. Doucement nos chemins se séparent, juste un regard en arrière ; il s'éloigne, il se fond dans la masse, nous revoilà deux inconnus dans la foule.

C'est terminé mais en même temps ce n'est que le début d'autre chose.