
Récemment j'ai fait une découverte.
Il faut savoir que je quitte mon travail relativement tard, 23h, donc il fait tout le temps nuit à cette heure là. Comme j'ai la chance d'habité à dix minutes de mon lieu de travail je m'y rends à pied bien sur.
Il y a quelques temps, sur le chemin du retour, où il ne se passe jamais grand chose d'ailleurs, je me suis retrouvé à devoir traversé une rue complètement plongé dans les ténèbres. Pas un seul lampadaire, néon, feu, enseigne lumineuse sur cinquante mètres. Des appartements ? Tous endormit apparemment. J'arrive peu à peu dans la zone noire, j'ai comme une légère appréhension, "évitons les rues sombres et étroites" me murmure ma conscience avant de se caché dans son trou. Qu'a cela ne tienne ! Je brise les interdits et les peurs les plus infantiles ce soir !
C'est étrange, le bruit de la ville semble loin, comme si j'avais prit de l'altitude, les voitures, les bâtiments, les arbres, tout est figé, silencieux et obscur. Il n'y a qu'une légère brise chaude qui traverse la rue et je laisse mon imagination vagabonder dans ce royaume des ombres.
Au loin j'aperçois à nouveaux des lumières, petites étoiles multicolores qui scintillent sur une toile sombre. Je m'attends à débouché dans un autre monde, comme si je venais de traversé un tunnel menant sur un ailleurs, loin de la ville, loin du temps et des soucis quotidiens. J'aperçois la démarcation sur le sol entre l'ombre et la lumière topaze des vieux lampadaires, je pose le pied. Juste la rue voisine. Je me retourne et je comprends, trop tard, cet univers incroyable je venais déjà de le traversé et d'en sortir.
Deuxième soir, la rue est toujours plongé dans l'obscurité, je m'émerveille encore de découvrir ce monde étrange, la ville apparaît sous un nouveau jour dans cette nuit totale. L'activité, le bruit, les gens ont fait place au silence et au vide, la scène semble presque surréaliste. Un instant je m'inquiète de me retrouvé seul dans ces ténèbres, puis je jubile, moi qui suis dans cette rue, seul, visible et pourtant invisible aux yeux de tous. Enfin libéré de l'emprise des autres et de leur regard, je goutte un moment à cette liberté, la vraie, l'unique, la dangereuse, celle qui laisse un homme seul avec sa conscience, celle qui vous laisse choisir ce qui est bien ou mal, celle qui vous fait sentir que vous êtes vivant et que tout le reste n'est que matière inerte et sans âmes.
Troisième soir, je pense déjà à ma rue, celle dont je suis le souverain, celle où je décide de rompre à tout moment le silence ou pas.
Horreur, la compagnie d'électricité s'est mise à l'ouvrage, une lumière nerveuse, jauni et sans convictions éclaire vulgairement mon royaume en ruine. Ce n'est plus qu'une rue parmis toutes les autres, avec ses voitures, ses odeurs et ses souvenirs.
Je réapparais à la lumière, sous les projecteurs citadins, je redeviens l'homme polit, civilisé et au final rien de plus qu'une ombre qui file entre des murs sales.
Un univers étrange, hors du monde, un univers où les interdits ne sont plus, où la magie de l'obscurité prend tout son sens. Un monde dont nous aurions tous si souvent rêvé. Mais alors, pourquoi l'avoir ruiné ainsi ? Pourquoi les hommes sont-ils toujours si absurdes...
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